Gestation interrompue

Cette entrée n'est pas celle que j'avais écrite au départ. J'en avais rédigé une autre dont le thème était complètement différent mais comme je ne l'avais pas enregistrée et que Fred a fermé la fenêtre après l'avoir lue sur mon smartphone, elle est probablement partie dans une autre dimension, celle des écrits perdus à jamais. Pour se dédouaner, Fred a affirmé que normalement tout le monde enregistre ses écrits et qu'il lui paraissait logique que j'ai préalablement pris ce genre de précaution. J'ai littéralement hurlé de douleur puis pleuré toutes les larmes de mon corps parce que cette fois ci, elle était dense et drôle et aussi parce que j'y avais consacré une bonne heure et que l'idée de devoir la réécrire me rebutait. A l'image du mal être éprouvé lors d'une fausse couche qui interrompt la gestation d'un petit être vivant, je suis désemparée et frustrée de ne pouvoir donner corps à mon corps de texte. Le degré de souffrance dépend de la sensibilité de l'individu et de la charge émotionnelle qu'implique l'évènement mal vécu, et ce soir, dans la suite logique des choses, je suis en deuil.